2) Visio-conférence « La crise covid, impact sur nos libertés ? Sur la société ? »
Domaines d'expertise
COVID19 & confinement, Maltraitance, SeniorsL’Asbl Respect Seniors, Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des aînés, a organisé 5 midis de réflexion autour des droits fondamentaux des aînés pendant la crise sanitaire Covid-19 en proposant des interviews de citoyens et de professionnels de tous horizons.
LA QUESTION DU JOUR : Pensez-vous que le contexte lié à la Covid a pu avoir un impact sur nos libertés ? Sur la société ? Sur vous ?
A la suite des interviews, Respect seniors s’est également prêtée au jeu en répondant à son tour à la question :
Les constats sont là : certaines mesures gouvernementales ont porté atteinte aux libertés individuelles comme la vie en famille, la libre circulation, l’accès aux soins. Les personnes âgées ont aussi été confrontées à des discriminations en raison de leur âge.
Quant aux impacts sur notre société, les personnes qui se sont exprimées nous parlent de la crise économique et sociale à venir, d’une perte de confiance par rapport aux décideurs politiques (en autres, en raison de l’impréparation, des incohérences de certaines mesures), d’un sentiment de délaissement des aînés.
Individuellement, elles nous disent aussi qu’elles ont été déstabilisées, éprouvées. Qu’elles ont parfois ressenti de la peur, de la colère, de l’isolement, de la fatigue, de la stigmatisation.
Plusieurs pensent que nous ne mesurons pas encore vraiment les impacts de cette crise.
Les impacts nous touchent différemment selon le contexte dans lequel nous nous trouvons : les soignants qui côtoient la maladie de près, les aînés selon leur lieu de vie (en collectivité ou à la maison). L’état de santé, de fragilité et le contexte socio-économique influencent aussi les perceptions.
Certains disent avoir compris le sens de ces restrictions, les ont même acceptées. Ils y ont vu la visée protectrice et aussi une manière de respecter l’autre. La crise a permis d’une certaine manière de faire plus attention aux autres, à la collectivité en mettant de côté ses besoins et plaisirs individuels.
Nous avons entendu aussi que la crise a exacerbé ce qui existait déjà : la sécurité qui a pris le pas sur la liberté, le soin qui est privilégié à la relation, la précarité qui s’est aggravée.
Un participant nous a dit que, si certaines dérogations aux libertés individuelles sont défendables au vu de l’urgence, ce qui est à craindre c’est la banalisation et la pérennisation de ces dérogations.
Il semblerait qu’il faille trouver un équilibre, un compromis, le moindre mal.
Se posent alors des questions sur la manière d’aborder l’avenir. Faut-il revenir en arrière ? Quelles valeurs privilégier ? Où placer la liberté individuelle par rapport au bien collectif ? Quels enseignements resteront ? Quelle place pour nos aînés, le personnel soignant, le lien, l’humanisme, la dignité humaine ? Les questions d’avenir seront abordées vendredi.
Nous espérons que ces temps d’arrêt amèneront de la réflexion, de la concertation et plus d’écoute et d’implication des aînés dans les décisions qui les concernent.